Le monde selon Gari
L’art de la réutilisation du fer et de ses dérivés en a attiré plus d’un mais peu ont échappé au répertoire de l’habile bricoleur qui réduit ses réalisations à de simples mécanos inventifs. L’œil s’y amuse et oublie aussitôt.
Gari, lui, a su échapper au piège de l’ingénieux montage. Il fuit le futile, rejette l’ordinaire, conteste le banal pour aborder, joyeux, le monde de la sculpture.
Il sait que la troisième dimension est une porte ouverte sur l’imaginaire. Aussi comme le dompteur du cirque, Gari saisit à bras le corps ses fauves à lui, les volumes, dont il exploite le pouvoir de suggestion. Il a d’instinct le sens des lignes qu’il articule souplement, toujours aériennes. Vous pouvez contourner ses sculptures, les surplomber, les voir par-dessous si ça vous chante : tout tient, évident.
Il serait judicieux de soupçonner à l’origine un talent inné. Il est devenu métier à la force des bras et de la tête, un métier solide, voulu coûte que coûte, et qui fait aujourd’hui croire à la facilité quand le tour de piste est accompli. Gari domestique les grilles, grillages, fils et plaques métalliques de toutes sortes. Il les assemble pour que la lumière, cette partenaire invisible, les révèle dans leurs différences. Mates ou brillantes, ces variations sont les atouts du sculpteur.
Il ne dit jamais qu’il a eu peur dans la gueule du lion.
Pourtant, il a dû trembler avant d’insuffler aux formes l’impulsion de l’idée, la vitalité de l’intuition. Comment réussir autrement à faire surgir des surfaces agencées les lois de l’harmonie et de l’équilibre ? Magie… Laissez-vous faire, laissez-vous embobiner, entortiller, ficeler par le charme de ces sculptures gracieuses. C’est à ce prix que le bestiaire s’agite. « Vous avez vu mon beau plumage » chante le coq. « Question beauté, je ne crains personne » réplique le lion. Le dromadaire se contente de leur tirer la langue.
La ménagerie de Gari est fière. Ils en ont un sens du panache, ces animaux-là ! Avec ce brin d’humour sans lequel la fierté devient pesant orgueil, Gari rend expressives leurs mimiques, attitudes, froncement de museaux.
En filigrane, s’imprime la philosophie du sculpteur qui a oublié d’être naïf. Parallèle au traitement des lignes, elle s’exprime joyeusement, naturelle collaboratrice de la sculpture. Pourquoi se vouloir grave et triste ? Mesdames et Messieurs, le grand spectacle de Gari va commencer !
E. Tenailleau
Gari explore maintenant de nouveaux terrains de jeu, et certaines fois il fait une trouvaille… Notamment à l’aide de vernis et d’acides, il tente de contenir ou au contraire d’accélérer les effets inopinés de la rouille pour en tirer profit. Il aime aussi agrémenter le métal avec d’autres matériaux comme le verre. A noter aussi que la couleur fait de plus en plus son apparition dans ses créations. Il réalise en ce moment des « fixés sous verre », encore une nouvelle piste de créativité.
The world according to Gari
The art of iron reuse and his derivative has already attracted more than one person, but a few escaped from the repertoire of the skilled handyman who reduces his realizations as simple creative mechanics.
The eye has fun and forgets it straight away.
Gari, himself, succeed to escape from the trap of the ingenious assembly. He flees the pointless, rejects the ordinary, contests the common to reach, joyful, the world of the sculpture.
He knows that the third dimension is an open door on the imaginary. As well as the circus tamer, Gari caught hold of his wild animals, the volumes, whom he manages the suggestion power. He has instinctively the feeling of the lines that he hinges on flexibly, always aerial. You can get around his sculpture, overhang them, and see them underneath if you feel like it: everything is stable and is evident.
It would be judicious to suspect at the origin an unborn talent. It became an occupation by distinct hard work with his arms and his head, a strong occupation, desired at all costs, and which makes people think today at ease when the lap is fulfilled. Gari domesticates the railings, fences, threads and metal slabs of all kinds. He assembles them to make the light, this invisible partner, reveals them in their differences. Matts or brightens, those variations are the sculptor’s assets.
He never says that he was scared on the lion’s mouth.
However, he must have had trembles before he inspires to the forms, the impulsions of the idea, and the vitality of the intuition. How he succeeded differently to emerge from the organized areas of the laws, of the harmony and of the balance? Magic… Let yourself be pushed around, let yourself be hoodwinked, twisted, tied up by the charm of those graceful sculptures. It is at that price that the bestiary becomes agitated. “Do you see my beautiful plumage” singing the rooster. “In beauty topic, I fear no one” reply the lion. The camel is satisfied with sticking his tongue out to them.
The Gari menagerie is proud. They have a sense of spirit, those animals! With this tad of humour without what the dignity becomes a heavy pride, Gari makes expresses their impressions, attitudes, muzzles folds.
In watermark, printing is the philosophy of the sculptor who forgets to be naive. Parallel to the lines treatment, it expresses, joyfully, naturally collaborative of the sculpture. Why would they want serious and sad? Ladies and gentlemen, the big show of Gari will start!
Now Gari is exploring new playgrounds, and sometime he makes a find… Particularly with help from the varnish and acid, he tries to include or, on the contrary, to speed up the unexpected rust effects, to take advantage of it. He also likes to enliven the metal with other materials like the glass. Notability too, the colour makes more and more of his apparition on his creations. He realises at the moment some ‘fixed under glass”, again a new creative lead.